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Une direction féminine de la justice en Mauritanie : une mesure controversée dans une société conservatrice

Dans un précédent inhabituel en Mauritanie, la juge Tekber Mint Ouedike a présidé une audience publique au tribunal de la région de Nouakchott-Ouest, avec le soutien de la cheffe ...
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Dans un précédent inhabituel en Mauritanie, la juge Tekber Mint Ouedike a présidé une audience publique au tribunal de la région de Nouakchott-Ouest, avec le soutien de la cheffe du greffe du tribunal, Mariem Boukriche. Cet événement a suscité un large débat dans les cercles sociaux et religieux.

La société mauritanienne est connue pour son attachement profond aux enseignements de la charia islamique, la majorité de la population adhérant à l’école sunnite malékite, qui définit des rôles clairs pour les hommes et les femmes. L’accès des femmes à des postes judiciaires supérieurs est un sujet de controverse, de nombreux citoyens estimant que cela ne correspond pas aux coutumes et traditions qui confèrent aux hommes l’autorité de juger et de statuer sur les conflits selon les règles de la charia.

Dans ce contexte, il est peu probable que la société accepte facilement qu’une femme préside une instance judiciaire, car cela est perçu comme une rupture avec l’ordre traditionnel qui confie aux hommes la responsabilité de rendre la justice.

D’un point de vue religieux, des interrogations se posent quant à la légitimité pour une femme d’occuper un poste de juge. Les savants de l’école malékite considèrent que la fonction judiciaire requiert force et fermeté, des qualités qu’ils estiment mieux incarnées par les hommes. De plus, de nombreux juristes affirment que les femmes ne peuvent pas présider des affaires majeures, notamment celles concernant les peines légales et les affaires criminelles, en raison de la sensibilité et de la gravité de ces dossiers.

Cette décision risque de rencontrer une opposition et une indignation importantes au sein de la société, notamment parmi les savants religieux et les figures traditionnelles, qui considèrent que le poste de juge est une fonction désignée par la loi islamique et qui ne doit pas être occupée par une femme. Dans ce cadre, cette nomination pourrait être perçue comme une remise en cause des traditions islamiques bien ancrées en Mauritanie depuis des siècles.

Par ailleurs, la ville de Nouakchott a récemment vu l’apparition de policières régulant la circulation, une scène inhabituelle dans une société mauritanienne où la présence des femmes dans des postes de terrain, notamment dans le secteur de la sécurité, est très rare et parfois mal acceptée. Ces nouvelles responsabilités conférées aux femmes contrastent fortement avec l’image traditionnelle qu’a la société du rôle féminin.

Malgré ces tentatives de certaines femmes de changer les mentalités et les traditions sociales, cet objectif ne sera pas facile à atteindre dans une société conservatrice qui reste attachée à des rôles distincts entre hommes et femmes.

La nomination d’une femme à la présidence d’une audience judiciaire en Mauritanie reste un sujet de controverse et de débat. Pour de nombreux Mauritaniens, il s’agit d’un fait inédit et difficilement acceptable dans une société fidèle aux enseignements de la charia. Si certains y voient une tentative de remise en cause des normes traditionnelles, la résistance à ces nouvelles tendances montre que ces changements seront difficiles à adopter, nécessitant du temps et une adaptation progressive.

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