Dans le cadre d'évolutions politiques rapides, les partisans de l'ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ont annoncé le lancement d'une initiative politique audacieuse visant à le nominer pour les élections présidentielles prévues en juin prochain. L'annonce a été faite au cœur du siège du Parti Front du Changement Démocratique, encore en cours de formation, dans la capitale Nouakchott, et contient un appel explicite à "réévaluer et corriger le cap face aux crises aiguës qui secouent le pays".
L'initiative, qui survient dans le contexte d'un jugement judiciaire prononcé en décembre dernier contre l'ancien président, le condamnant à cinq ans de prison sur fond d'accusations de blanchiment d'argent et d'enrichissement illicite, pose de sérieux défis quant à la légitimité et la constitutionnalité de la candidature potentielle de Ould Abdel Aziz. Surtout que la constitution mauritanienne stipule clairement l'impossibilité de briguer la présidence pour plus de deux mandats consécutifs, ce que Ould Abdel Aziz a déjà accompli.
Les organisateurs justifient leur initiative en évoquant "la situation de vie désastreuse" que vivent les citoyens, et considèrent que la seule opportunité de changer ces conditions réside dans le retour au pouvoir de Ould Abdel Aziz. Cette proposition relance le débat sur la gestion politique du pays et confronte les crises actuelles aux réalisations des mandats précédents de Ould Abdel Aziz.
Cette initiative doit surmonter des obstacles légaux et constitutionnels importants et, en même temps, remet en lumière la question de l'arrestation de l'ancien président et les défis liés à la légitimité de sa candidature. Cela pourrait refléter des tentatives de créer une confusion et de perturber le paysage politique avant les élections présidentielles attendues, dans un contexte qui voit le renouveau de l'intérêt public et du débat sur le sujet de sa période en prison et les perspectives constitutionnelles de sa tentative de retour au pouvoir.