Son Excellence le Président Mohamed Cheikh El-Ghazouani,
Sous votre leadership et votre vision stratégique, notre pays fait face à de nombreux défis, en particulier en ce qui concerne les événements douloureux que vivent nos frères dans les territoires occupés. Les violations des droits de l'homme y ont atteint des niveaux sans précédent, et la communauté internationale reste incapable de prendre des mesures fermes pour contraindre la puissance occupante à cesser ses crimes. Bien que notre pays assume la présidence de l'Union africaine, cette présidence n'a pas conduit à des actions concrètes pour alléger la souffrance de nos frères palestiniens, ni à des mesures tangibles, telles que la suspension de la coopération commerciale et militaire avec l'occupant. Parallèlement, le Conseil de sécurité des Nations Unies n'a pas réussi à mettre fin à ces crimes continus, tandis que les États-Unis continuent de fournir à l'occupant les équipements militaires les plus récents et les plus destructeurs, aggravant ainsi la souffrance des civils.
Dans ce contexte, je tiens à exprimer ma profonde indignation face à cette double impuissance, à la fois de la communauté internationale et de l'Union africaine, qui aurait dû être la voix de la justice et de l'équité. La poursuite de votre leadership à la tête de cette union, vous qui êtes un symbole de justice et de dignité, sans initiatives sérieuses pour mettre un terme à ces violations, risque de nous rendre responsables de son échec à stopper la guerre, d'autant plus que notre pays en assure la présidence, ce qui nous place dans une position de responsabilité devant nos peuples et devant l'histoire.
C'est pourquoi, Monsieur le Président, je pense que la démarche la plus conforme aux positions historiques et aux principes nobles de notre pays serait de prendre la décision courageuse de démissionner de la présidence de l'Union africaine, en annonçant l'intention de notre pays de revoir son appartenance à cette union si elle ne montre pas sa volonté de prendre des positions décisives qui s'accordent avec les valeurs de justice et d'équité. Cette démarche ne serait pas simplement un acte de protestation, mais enverrait un message fort exprimant notre refus de la partialité et du silence face à l'injustice, et une invitation claire aux organisations internationales et régionales à assumer leurs responsabilités face à ce qui se passe, car ne pas prendre position ferme en ce moment serait perçu comme une complicité avec l'occupant et un soutien à la poursuite de ses crimes, qui pourraient affecter toutes les nations opposées à ses politiques criminelles.
Monsieur le Président, j'ai confiance en votre capacité à prendre la décision juste, digne du rang de notre pays et de son histoire honorable, et que vous resterez toujours un leader engagé pour la justice et la défense des valeurs humaines. Cette démarche, bien que radicale, incarne la volonté de notre pays de se tenir aux côtés des peuples opprimés et de renforcer nos positions fermes contre toute forme d'injustice. Elle contribuera également à renforcer le statut de notre pays en tant qu'acteur régional engagé pour la justice, exigeant de la communauté internationale qu'elle soit à la hauteur des défis actuels.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma plus haute considération et de mon profond respect.
El-Hadj Sidi Brahim Sidi Yahya Ingénieur
انواكشوط 19/10/2024