Le gouvernement mauritanien a introduit de nouvelles modifications à la loi sur les partis politiques adoptée en 1991, imposant des conditions plus strictes pour la création de nouveaux partis. Ces amendements ont suscité un large débat et des critiques de la part de certains acteurs de l’opposition, qui les considèrent comme des restrictions à la liberté politique dans un pays qui a adopté le pluralisme politique en 1991.
Détails des modifications :
Lors de son conseil hebdomadaire tenu mercredi, le gouvernement a approuvé ces amendements, qualifiés d’« innovations fondamentales ». Les principales nouvelles conditions incluent :
- Augmenter le nombre de membres de l’assemblée générale constitutive d’un parti de 20 à 150 citoyens représentant toutes les régions du pays.
- Obtenir le soutien de 5000 citoyens, répartis sur au moins la moitié des régions du pays.
- Une exigence selon laquelle chaque région doit représenter au moins 10% des membres du parti.
- Une représentation minimale de 20% de femmes parmi les membres du parti.
- Le respect des principes de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale, des préceptes de l’Islam, et des valeurs démocratiques.
- L’obligation pour tout nouveau parti d’ouvrir des bureaux dans au moins la moitié des régions du pays dans les six mois suivant son autorisation.
Conditions de dissolution des partis :
Les amendements fixent également trois situations de dissolution d’un parti politique :
- La violation de l’une des conditions prévues par la loi.
- La dissolution automatique en cas d’incapacité à obtenir 2% des voix exprimées lors de deux élections locales consécutives.
- La dissolution volontaire par le parti lui-même.
Réaction du gouvernement :
Lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed El Amine, a expliqué que ces modifications visaient à « assainir la scène politique, éliminer les dysfonctionnements et renforcer la crédibilité et l’efficacité des partis politiques ».
Réaction de l’opposition :
De son côté, l’opposition, représentée notamment par le député Isliko Ould Abaha, a exprimé ses inquiétudes face à ces amendements. Selon elle, ces nouvelles exigences représentent des restrictions sur les libertés politiques et limitent la possibilité de créer de nouveaux partis, ce qui pourrait affaiblir le pluralisme politique qui a marqué la Mauritanie depuis plus de trois décennies.
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