Les localités de Médina, Barakéoua et *Zaag, dans la banlieue d’Aïn Farba, sont aujourd’hui plongées dans une crise sans précédent, exacerbée par des pluies fréquentes et la menace d’une crue massive en provenance du Mali. Ce déluge, maintenant à moins de six kilomètres, met en péril la survie de ces villages, dont les habitants se retrouvent impuissants face à un désastre naturel imminent. La force inexorable de la nature se manifeste ici sous la forme d’un torrent déchaîné, capable de tout emporter sur son passage, exposant ces populations vulnérables à des risques incommensurables.
Dans une tentative désespérée d’échapper à l’inéluctable, les villageois se résignent à abandonner leurs demeures, emportant avec eux uniquement ce qu’ils peuvent porter à la hâte. Les méthodes rudimentaires auxquelles ils ont recours pour protéger leurs biens et leurs vies ne suffisent plus à endiguer l’ampleur de la menace qui se profile. Cette confrontation brutale expose des centaines de familles à une vulnérabilité extrême, où la précarité n’épargne ni les enfants, ni les personnes âgées, ni les plus fragiles d’entre eux.
Face à cette tragédie imminente, nombreux sont ceux qui affluent vers *Aïn Farba*, espérant trouver au marché local des matériaux rudimentaires afin de bâtir des abris de fortune, loin des rives menaçantes. Chaque heure qui passe accroît l’urgence de la situation, avec un sentiment croissant de désespoir collectif devant l’incapacité à faire face à une catastrophe aux proportions de plus en plus alarmantes.
Cette situation critique exige une réaction immédiate et efficace semblable à celle de l’hivernage passé, où les autorités locales ont su répondre à la hauteur de leurs responsabilités en apportant des aides aux populations sinistrées. Ce précédent a laissé une impression positive, et il est essentiel que cet élan de réactivité soit maintenu pour continuer à soutenir les communautés en période de crise.
Au-delà de la gestion immédiate des secours, cette crise est une illustration de la vulnérabilité grandissante de nos communautés rurales face aux dérèglements climatiques. Les précipitations extrêmes et les phénomènes météorologiques de plus en plus violents sont des symptômes d’un climat global en mutation, qui impose de repenser en profondeur nos approches de résilience communautaire. Il est plus que jamais nécessaire de renforcer la capacité des populations locales à anticiper et à répondre aux catastrophes naturelles, à travers une combinaison d’éducation sur les risques et de gouvernance environnementale proactive.
Cette catastrophe annoncée constitue un moment charnière pour réévaluer notre rapport à la nature, notre capacité à prévenir l’irréparable, et la solidarité dont nous devons faire preuve dans des moments d’épreuves collectives. Il est de notre devoir de ne pas simplement réagir face à la crise, mais d’agir pour un avenir plus sûr et plus résilient pour tous.
Rédigé par l’ingénieur El Hadj SIDI BRAHIM SIDI YAHYA
Aïn Farba, le 25 septembre 2024