Dans un développement sans précédent, le journal israélien Yedioth Ahronoth a révélé que 170 000 soldats israéliens, dont 4 000 réservistes, se sont inscrits aux programmes de soins psychologiques récemment lancés par le ministère de la Défense. Cette annonce intervient alors qu’une augmentation alarmante des troubles post-traumatiques frappe les soldats de retour du champ de bataille, en particulier après la récente guerre à Gaza. Cette situation soulève de sérieuses questions sur l’impact psychologique des conflits sur l’armée israélienne et sur son état de préparation pour les futures confrontations.
Le programme “Amit” : une tentative de gestion de la crise
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Le ministère israélien de la Défense a lancé le programme “Amit” pour fournir un soutien psychologique aux soldats revenant du combat. Ce programme vise à :
- Offrir des séances de thérapie individuelle et de groupe aux soldats souffrant de troubles post-traumatiques.
- Organiser des ateliers et une réadaptation psychologique pour faciliter leur retour à la vie civile.
- Fournir des outils d’auto-assistance aux soldats pour gérer leur détresse psychologique.
Cependant, malgré l’importance de cette initiative, le programme est confronté à une pression extrême en raison de la forte demande. Il souffre notamment d’un manque de thérapeutes spécialisés, ce qui entraîne des retards importants dans la prise en charge des soldats en détresse.
Les causes de l’augmentation des troubles psychologiques
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Cette hausse massive du nombre de soldats nécessitant un traitement psychologique s’explique par plusieurs facteurs :
1. La nature du conflit à Gaza
- Le combat dans un environnement urbain dense a exposé les soldats à des situations extrêmement stressantes.
- De nombreux soldats ont été pris dans des embuscades et ont subi de lourdes pertes face aux combattants palestiniens.
2. La durée excessive du service militaire
- Certains réservistes ont été mobilisés pendant plus de 250 jours consécutifs, ce qui a conduit à une fatigue mentale et émotionnelle extrême.
3. Perte de confiance dans le commandement militaire
- Les échecs militaires et les pertes humaines importantes ont renforcé un sentiment de frustration et d’impuissance parmi les soldats.
- Le fait d’avoir vu leurs camarades mourir sous leurs yeux sans pouvoir intervenir a plongé beaucoup de soldats dans un profond traumatisme.
4. Échecs stratégiques et militaires
- La résistance palestinienne a réussi à contrer de nombreuses opérations israéliennes, ce qui a renforcé le sentiment d’échec et de peur parmi les troupes.
Les conséquences sur l’armée israélienne
Cette crise psychologique massive pourrait avoir un impact majeur sur la capacité opérationnelle de l’armée israélienne, notamment :
- Une baisse significative du moral des troupes, ce qui pourrait réduire leur efficacité au combat.
- Une difficulté à recruter et à former de nouveaux soldats, en raison de la peur de développer des troubles psychologiques post-service.
- Une possible perte de confiance du public israélien dans son armée, si la crise psychologique des soldats devient un problème de société plus large.
Réactions du gouvernement israélien
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement israélien a mis en place plusieurs mesures d’urgence :
- Le recrutement de 150 psychologues supplémentaires pour accélérer les prises en charge.
- La mise en place de consultations en ligne pour pallier le manque de spécialistes.
- L’organisation de thérapies de groupe pour traiter un plus grand nombre de soldats en même temps.
Cependant, malgré ces efforts, le nombre de demandes continue de croître bien plus rapidement que la capacité du ministère à y répondre, ce qui met en lumière l’ampleur du problème.
Témoignages de soldats réservistes
Certains soldats ayant tenté d’intégrer le programme de soins psychologiques ont exprimé leur frustration face aux longs délais d’attente et au manque de suivi, comme en témoignent leurs déclarations :
- “Meir” (52 ans), un réserviste ayant servi pendant 250 jours, explique : “Je ne sais pas si je souffre de troubles post-traumatiques, mais j’ai besoin d’aide. J’ai fait ma demande, mais je n’ai toujours pas reçu de réponse.”
- Un autre soldat (40 ans) ajoute : “J’ai rempli tous les formulaires pour obtenir une consultation, mais personne ne m’a contacté. J’ai l’impression d’avoir été abandonné à mon sort.”
L’armée israélienne est-elle prête pour de futurs conflits ?
Avec cette montée en flèche des troubles psychologiques, des questions cruciales se posent sur la capacité de l’armée israélienne à mener de nouvelles campagnes militaires, notamment face aux tensions persistantes à Gaza et au Liban Sud :
- Une armée dont les soldats souffrent de troubles mentaux sévères peut-elle encore combattre efficacement ?
- Cette crise va-t-elle décourager les nouvelles recrues, augmentant ainsi les cas d’évitement du service militaire ?
- Ce traumatisme collectif pourrait-il être le symptôme d’un échec militaire plus profond qu’Israël refuse d’admettre ?
Israël est confrontée à une crise sans précédent au sein de son armée. Le champ de bataille ne se limite plus aux combats physiques, mais s’étend à une guerre psychologique invisible mais dévastatrice qui affecte profondément les soldats.
Alors que les chiffres des demandes de soins psychologiques explosent, il devient difficile pour l’armée israélienne de masquer l’ampleur du problème. Si cette crise perdure, elle pourrait bien être le début d’un déclin militaire et moral, remettant en cause la suprématie israélienne sur le plan sécuritaire.
L’avenir nous dira si Israël parviendra à gérer cette situation ou si elle sera confrontée à une érosion progressive de son armée et de son influence militaire.
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